Segue o extracto de uma entrevista (em francês) com Arturo Pérez-Reverte, um homem que consegue o milagre de escrever luminosa e profundamente.
Comme 'Le peintre des batailles', votre roman développe une réflexion sur les lois du hasard, et en particulier celles décident du moment de notre mort. Comment ce sujet en est-il venu à vous passionner ?
J'ai été reporter de guerre, et dans les guerres, les choses sont très différentes. Lorsque nous vivons, dans un pays en paix, nous vivons un peu comme dans un hôtel, et nous croyons que c'est cela, la normalité. Or ce n'est pas cela: la normalité, c'est plutôt l'horreur. Il y a dans la nature, des règles constantes. La douleur, la mort, sont des choses qui à mon avis, en font partie, ce ne sont pas des choses accidentelles. Cela répond à un plan général. Dans ce livre, et dans 'Le Peintre des batailles', j'essaie d'expliquer cela, ces règles occultes qui fera qu'il y aura toujours un iceberg sur la route du Titanic, toujours un tsunami, une catastrophe qui nous attend. Nos grands parents, eux, savaient cela, on le remarque en regardant leurs tableaux, en lisant leurs livres, ils avaient conscience de la menace permanente, de la cruauté du monde, de ses règles impitoyables. Dans notre Europe, nous vivons une vie qui n'a rien à voir avec la vie réelle et il faut qu'une bombe explose pour nous rappeler que le monde est dangereux, que l'homme est un animal vulnérable. C'est ce que j'ai appris dans ma carrière de journaliste, et avec ce regard, je tente d'expliquer un peu la vie. Ça ne donne aucune solution, ça n'efface pas le malheur et l'horreur, ça aide à les supporter. Je vais avoir 60 ans en novembre: je ne cherche pas à changer le monde, je pense qu'il n'y a pas de solution et j'essaie de donner des consolations.